Forme et sens dans l’inconscient Freudien

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Identification et autoréférence ou inconscient discours philosophe

Inconscient philosophe?


L’ inconscient freudien, dans ses versants multiples, pose à sa manière la question, pour l’ être humain universelle, des « formes qui signifient ».

La psychanalyse, « poétique de la parole » (« talking cure », selon Freud) ou formation discursive (métapsychologie), soulève, à sa manière, la question du langage.

La philosophie, dans sa version actuellement dominante en Occident, mettant en avant ses relations avec la science (rigueur conceptuelle) et à côté sa relation à la sagesse (position existentielle éthique-poiétique), semble être dépendante des mots.

Certains choix philosophiques représentent des positions existentielles; voire, parfois, ces choix exigent le sacrifice d’ une vie à l’ autel d’ une position philosophique.

On peut tirer la conclusion que cet engagement décisif du sujet présuppose l’ existence de récepteurs internes, où vient s’ attacher le discours philosophe.

Ces récepteurs internes devraient inclure aussi la dynamique de l’ inconscient (comme c’ est le cas de la foi ou de l’ esthétique). Si l’ inconscient était étanche par rapport au discours philosophe, les relations entre sujet et philosophe seraient trop superficielles.

Une question vient alors se poser: Comment résonnent discours philosophe et inconscient? Ou, formulation à la limite équivalente: Est – ce que l’ inconscient philosophe-t-il? Et, si oui, comment? Et avec quelles répercussions?

Inconscient et discours philosophe

Si j’ avais recours au Zen, par exemple, comme modèle de démarche philosophique, le développement de l’ argument serait peut – être plus facile. Je préférerai cependant un parcours plus difficile: La référence à l’ actuelle philosophie occidentale, dépendante des mots.

Quelle est la spécificité de la démarche philosophique? Il s’ agit1 de recherche d’ un savoir au – delà du doute, tout en étant donné que toute réponse sera à son tour soumise à l’ épreuve quant à ses prémisses; que le savoir restera problématique. Il s’ agit donc d’ un questionnement du sujet qui désire. Cette démarche, d’ autre part, est entamée dans des conditions d’ aporie et d’ anankè existentielles, là où la parole ou l’ acte sont exigés, tandis que le savoir et l’ information n’ en suffisent pas (exemple: la mort).

L’ inconscient, pour pouvoir philosopher, devrait donc disposer des logiques et des modes d’ expression permettant la formulation des questions sous forme philosophique.

L’ inconscient fonctionne selon la logique de désir. Il cherche une forme qui signifie, un signifiant qui renvoie à l’ objet du désir primordial — et perdu. Quand ce signifiant est trouvé, l’ objet est retrouvé (possible modèle inconscient de la reminiscence platonicienne). Or, « l’ épreuve de la jouissance » amène à la réapparition de la situation de désir: Ce signifiant a fonctionné comme, mais n’ a pas reconstitué l’ objet perdu. Le désir et la quête doivent reprendre.

Ainsi, l’ inconscient, comme tout discours philosophe, en partant du désir construit des propositions (les fantasmes). Elles sont soumises à l’ épreuve quant à leur vérité, c’ est-à-dire, leur conformité aux « axiomes » du système (les signifiants primordiaux – traces de l’ histoire personnelle) et aux « choses » (les pulsions). Ce qui renouvelle la recherche du Bien.

La logique de l’ inconscient correspond ainsi à une logique de discours philosophe.