Les enfants n’ont pas besoin de psychologues. Ils ont besoin de parents ! (Nikos Sideris)

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Chapitre V. Très près et un peu plus haut !

Présence intemporelle, affirmation existentielle inconditionnelle et « Non! » sans peur sont trois formes d’expression de l’amour parental, qui correspondent a trois besoins fondamentaux de l’enfant, qui sont la stabilité de son monde, la confiance en la vie et la soif d’apprendre. L’idéalisation évidente, où domine l’illusion de la perfection et de la toute-puissance des parents, sera surement ramenée par l’expérience a des dimensions plus réalistes .Mais il restera dans la psychè de l’enfant le sentiment intellectuellement démystifié, mais affectivement inébranlable, de stabilité, de confiance et de réalisme dans ses relations avec soi-même, les autres et le monde.

De ce point de vue, il y a trois défauts qu’un parent ordinaire doit et peut éviter : Absence physique et non-disponibilité ou instabilité affective. Négation, méconnaissance ou attitude contradictoire par rapport au besoin d’affirmation existentielle de l’enfant. Et ingouvernance familiale.Un parent ordinaire suffisant n’a pas besoin d’être parfait. Il suffit qu’il module son attitude en fonction des choses basiques, qui sont :

  • La présence a travers les sentiments, les paroles et les actes
  • Le respect des autres et l’exigence d’être lui-même respecte
  • La reconnaissance de l’incommensurabilité de la réalité
  • Chacun est à sa place
  • On joue en observant les règles
  • Paroles directes, simples, claires et compréhensibles

En deux mots, si l’attitude des parents offre amour et règles, l’enfant grandira et mènera une vie pleine d’amour et d’équilibre. Si le principe suprême « Amour et Règles » n’est pas respecte, il en découlera des dérèglements, des tensions, des déséquilibres et un vide bavardage qui ne mène a rien.

De ce survol découle une tétralogie de qualités du parent qui garantissent son fonctionnement satisfaisant tant a l’égard de l’enfant qu’a l’égard de soi- même. Parce que, si un parent n’a pas le luxe d’oublier qu’il est parent, il n’a pas non plus le luxe de l’illusion que toute son existence pourrait être réduite à sa qualité de parent sans conséquences négatives. [Exemple de la mater dolorosa.]

Les quatre qualités fondamentales du parent sont :

L’authenticité, soit, être ce que tu es (parent) sans en avoir peur.

L’ouverture, soit, ne pas être bien tu sois = ne pas être seulement parent (ne pas réduire toute ton existence a la qualité de parent, en faisant dépendre tout ton équilibre et ton bonheur de cette propriété).

Empathie, soit, être bien que tu ne sois pas : Pouvoir dépasser l’égocentrisme adulte pour arriver à rencontrer l’enfant là ou il se trouve – pouvoir partager sa sensibilité, sa mentalité, ses jeux, son langage, ses références, son espace, sa culture…

Avoir conscience, soit, ne pas être ce que tu n’es pas : Ne pas se perdre dans le monde des passions et des fantasmes infantiles, tout en étant capable de rencontrer l’enfant dans le cadre de son monde. Autrement dit, la position optimale d’un parent a l’égard de son enfant est très près et un peu plus haut ! – disponible et ferme, sans nier le monde de l’enfant et sans perdre la vue d’ensemble.[Illustrations.]

Bien que la société de la consommation et du spectacle ont tendance a miner la fonction parentale et le lien entre les générations, en en proposant éventuellement leur remplacement par des professionnels (qui géreraient les dégâts inévitables…), les enfants n’ont pas besoin de psychologues. Ils ont besoin de parents !

Ce que les enfants exigent (parents suffisants) n’est pas quelque chose de métaphysique, d’inédit, d’irréaliste. C’est humainement élémentaire et fondamentale. Répondre à cette attente sera source de récompense morale suprême, dont le nom est fierté parentale. C’est pourquoi, malgré le fait que des mécanismes puissants poussent dans une direction opposée, être le parent que ton enfant attend, sans peur et avec un certain art, est possible !

(Résumé du best-seller publié en grec par les Editions Metaichmio en 2009)