CORONAVIRUS : LE VISAGE INVISIBLE DE LA MORT
Objet invisible mais présence tangible et étouffante, le spectre du Grand Faucheur vient d’acquérir un nouveau nom: Coronavirus.
Certains jugent sa gestion médiatique et politique un peu exagérée. Cependant, le rythme des décès indique que, dans ce cas, l’exagération est un antidote puissant contre les illusions et la nonchalance des individus et des autorités. Il vaut mieux regretter d’avoir pris trop que moins de précautions. D’ ailleurs, l’hypothèse qu’un tel sujet échapperait à son instrumentalisation politique et médiatique n’est qu’ une illusion de plus.
Nature de la menace
Le coronavirus en tant que visage invisible de la mort est le modèle même de la menace qui fait émerger des angoisses persécutives d’allure paranoïaque. Cet “ennemi invisible” est composé d’une foule infinie d’éléments hostiles qui pénètrent dans mon corps et me détruisent. Chaque constituant de cette description ainsi que l’ensemble correspondent au substrat fondamental du vécu paranoïaque. Il y a une abondance de films qui mettent en scène une telle “foule infernale” (bien que non-invisible à cause des exigences de l’écran): “Les oiseaux” d’Alfred Hitchcock, “The Bees” (1978), “Ants!” (1977), “Empire of the Ants” (1977), “Legion of Fire: Killer Ants!” alias “Marabunta” (1998), “Crabs” (2016)… Le sentiment que cette foule horrible m’attaque de toutes parts, envahit mon corps, viole les limites de mon Moi et me détruit réveille et attise des angoisses archaïques et pousse le psychisme à ses limites. Les messages “Surtout pas de panique!” illustrent le besoin impérieux, mais aussi les limitations de la défense psychique contre les invisibles hordes du coronavirus.
La relation humaine, victime principal
Le coronavirus saute de l’autre sur moi: cette réalité épidémiologique, accompagnée de la tempête médiatique voulant instaurer une distance sociale de sécurité entre les humains, provoque des pertes […]